Après le cultissime, le mémorable, le mythique Predator 1 réalisé par John McTiernan, c’est au tour de Stephen Hopkins, trois ans plus tard, de tenter d’apporter sa pierre à l’édifice. L’un des monstres les plus populaires du cinéma fait son retour, comptant bien collecter un maximum de trophées dans la ville de Los Angeles…
Fiche Technique
Réalisé par Stephen Hopkins
Genre : Science fiction, Action, Horreur
Film Américain
Durée : 1h48 environ
L’histoire
Los Angeles, 1997, une vague de chaleur étouffe la ville. Dans les rues, c’est la panique, une guerre civile a éclatée entre des Colombiens lourdement armés et des Jamaïcains du cartel de drogue. La police de LA, comptant parmi elle le lieutenant Mike Harrigan et son équipe, tentent de sauver deux officiers blessés pendant les échanges de tirs et débusquer les Colombiens. Pendant ce temps, un nouveau Predator a déposé ses valises dans la ville et repart en chasse, semant la terreur là où on ne l’attend pas…
Casting
Danny Glover : Lieutenant Mike Harrigan
Gary Busey : Peter Keyes
Rubén Blades : Danny
Maria Conchita Alonso : Détective Leona Cantrell
Bill Paxton : Inspecteur Jerry Lambert
Film Interdit aux moins de 12 ans
Une suite honorable à défaut d’être mémorable
Hasta la vista Schwarzy, Carl Weather et son équipe de mercenaires machos, dites aussi au revoir à John McTiernan bien trop occupé à bosser sur A la poursuite d’Octobre rouge, et oubliez la jungle sud-américaine. Rien que tout ça sent déjà bien mauvais. Voila déjà les raisons pour lesquelles j’ai mis tellement de temps à me décider à voir cette suite. Comme pour beaucoup de fans du premier, on l’a sous estimé de par son statut. Puis sans Schwarzy, ça n’a plus la même saveur et sincèrement : sans lui et McTiernan à la réalisation, ça fait flipper. Et pourtant, Stephen Hopkins (qui réalisé Freddy Chapitre 5 et plus tard L’ombre et la proie) et tout son casting s’en sortent avec les honneurs.
Tout d’abord, changement du lieu de l’intrigue. On passe de la jungle du Guatemala à la jungle…urbaine. Le coté survie et angoisse dans un lieu où les protagonistes étaient vulnérables face à un ennemi se servant de la nature pour les exterminer, n’est plus le même. Malgré tout, quand cette impressionnante créature humanoïde de plus de 2mètres apparait à l’écran, c’est la classe et il se passera forcément quelque chose. En plus son nouvel arsenal est bien méchant. Son domaine de prédilection étant la forêt, on est curieux de voir comment s’en sort un Predator quand il évolue au milieu des grattes ciel dans une ville gigantesque, cradingue et sombre, puis le voir croiser la route de gangs hostiles pullulant dans les rues. Ce qui est sûr, c’est que vous en aurez pour votre argent.
Pour le casting, on gagne finalement au change. Ce n’est pas du même acabit que Predator 1 mais c’est tout autant savoureux. Voyez plutôt : Danny Glover, célèbre Roger Murtaugh dans L’arme fatale, succède à Schwarzy. Coté carrure et présence à l’écran, rien à voir mais l’acteur apporte autre chose. Oubliez tout ce que vous connaissiez de l’acteur. Dans Predator 2, Glover est dépassé par ce qui se passe dans sa ville, survolté, compulsif, hargneux, enclin à la violence et ne se laissant pas marcher sur les pieds même face à ses supérieurs. Rien que la mandale que ce prend un journaliste en milieu de film suffit à vous montrer qu’il ne faut pas embêter le bonhomme qui a cependant fait le meilleur quota d’arrestations dans son département. Et il y a de quoi pas l’embêter quand ce dernier voit plusieurs membres de gangs décimés par un être venu d’ailleurs.
Hormis Glover, on retrouve une belle brochette de « gueules » du cinéma : Gary Busey (Point Break, L’arme fatale), la bad ass Maria Conchita Alonso (qui donnera la réplique à Schwarzy dans Running man), Robert Davi (qui donnait la réplique aussi à Schwarzy mais dans Le contrat) ou bien encore l’hilarant Bill Paxton (True Lies, Alien, Terminator), abonné aux films iconiques de science fiction. Bill Paxton qui restera l’un des seuls mecs à avoir osé affronter ET le Predator, ET l’Alien du film Alien, ET le Terminator.

On a aussi des personnages secondaires mémorables : King Willie, baron de la drogue Jamaïcain faisant du vaudou à ces heures perdues, est celui qui a le plus retenu mon attention. Pour finir, Alan Silvestri qui avait composé la bande originale de Predator 1 est de retour pour le 2. La musique tribale du Predator fait officiellement son retour, tout comme certains titres exotiques angoissants. Rien que ça suffit à vous recommander de voir ce film.
« Là d’où vous venez vous avez l ‘habitude de jouer aux gendarmes et aux voleurs en vous empiffrant de beignets.Mais ici, c’est la guerre ! »
Thriller sombre et fun
Cette suite logique de Predator (il fallait bien que ces aliens vengent l’un des leurs) n’a plus rien du survival horror/Action, Science fiction de son homologue. On ne veut définitivement pas vous resservir le même plat. On vous en apporte un différent, tout aussi succulent : le film d’action policier avec de la science fiction et de l’horreur. Résultat, on joue habillement sur la violence du Predator à coup de séquences de massacres chocs et variés. Les combats ne virent jamais au ridicule, la photographie, la mise en scène de jour comme de nuit, même or scènes d’action est maitrisée, tout comme les effets spéciaux.

Faut voir le travail de dingue qui a été fait sur la scène épileptique du métro. C’est juste culte. Néanmoins, pour le combat final, bien que le lieu soit tout autant jubilatoire et excitant que l’issue de l’affrontement, ça manque un poil de punch. Predator 2 sera par ailleurs l’occasion d’explorer un peu plus en profondeur la mythologie de cette race d’aliens très attachée à ses codes d’honneur (par exemple : on n’attaque pas les femmes enceintes, c’est mal, et, si un Predator réussit à se faire maitriser par son adversaire, on doit offrir à ce dernier un petit cadeau). Si j’avais juste un reproche à faire à cette suite : l’intrigue, longue à se mettre en place. Sans atteindre le niveau du 1, Predator 2 c’est divertissant et SURTOUT très fun.
« Harrigan, vous ne savez pas à qui vous avez affaire! »
Au final, Predator 2 n’est certes pas du même calibre que Predator 1, n’est certes pas un grand film, il n’en demeure pas moins tout aussi plaisant que son homologue, respectant ce dernier Rythmé, nerveux, musclé tout en n’étant pas bourrin, une petite dose d’humour et de suspense, du fan service pour les fans du premier opus, les amateurs de grosses bêbêtes, de personnages qui en ont dans le pantalon, de gore et de punchlines bien machistes devraient amplement être satisfaits.
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