Comme dit le dicton « jamais deux sans trois ». Six ans plus tard, Jackie Chan, après Rush Hour 2, il reporte son costume de l’inspecteur Lee et retrouve Chris Tucker alias l’inspecteur Carter pour une nouvelle aventure se déroulant en France. Partant de là, les clichés et les guests vont fuser, les vannes vont perdre en saveur, on se doute que tout ce qui faisait le charme de la franchise va très mal finir. Rush Hour 3 est-il véritablement un festival de mauvais gout ?
Fiche Technique
Réalisé par Brett Ratner
Genre: Action, Comédie, Policier
Film Américain
Durée: 1h27 environ
L’histoire
A la cour pénale internationale, alors qu’il s’apprêtait à donner le nom du chef des triades Chinoises, l’ambassadeur Han se fait tirer dessus. Lee, sous sa protection, tente de rattraper l’assassin mais le perd de vue en cours de route en se faisant gêner par Carter apprenant la nouvelle. Parce que tout comme Lee, il a fait une promesse à Soo Yung, la fille de Han, et qu’il veut regagner ses galons après avoir fini à la circulation, Carter propose son aide à Lee afin de retrouver l’assassin. Les indices vont les conduire jusqu’à Paris. Sur les lieux, perdus dans un pays qu’ils ne connaissent pas, les voila faire face à une bande de tueurs décidés à les éliminer.
Le cœur d’un fidèle de Jackie Chan a saigné
Deux opus à succès et de qualité, notre nouveau duo improbable remettait le couvert en 2007 dans Rush Hour 3, toujours sous la direction de Brett Ratner. Troisième opus, il va falloir renouveler la série histoire de ne pas tomber dans les méandres de la suite de trop tombant dans l’autoparodie. Nous allons donc envoyer nos deux héros dans un pays qu’ils ne connaissent pas tous les deux, histoire d’équilibrer les choses.
Pas de bol, Brett Ratner, égal à lui même après avoir ruiné la trilogie X men en UN seul film, a eu la stupidité d’envoyer ces deux héros en France. Là c’est le drame. Les 25 premières minutes nous donnaient bon espoir en retrouvant la dynamique, les qualités de l’esprit des Rush Hour. Arrivé à Paris, l’ambiance mi-Chinoise, mi-Américaine bascule dans un autre monde. Ambiance typiquement frenchie. Le MAUVAIS frenchie.

Le frenchie gros fumeur, le frenchie et son attitude hautaine pestant sur les Américains, le frenchie allant au cabaret, le frenchie jouant de l’accordéon, le frenchie blasé de la vie, le flic frenchie cognant avec les pages jaunes et raffolant des fouilles rectales, le frenchie à fond dans la mode. Vous allez en bouffer du cliché sur les Français et même si sur certains, points, tout n’est pas totalement faux, l’humour peu inspiré, ne prendra pas parce qu’il n’a rien à voir avec une franchise comme Rush Hour.

Rush Hour a beau posséder un scénario un peu plus fouillé que le deuxième opus grâce à une nouvelle exploration inédite du passé de Lee, la franchise va perdre de sa saveur. Tout ce qui faisait son charme va s’envoler. Au milieu de tout ce qui se fait de plus navrant au cinéma Français, on a le duo Tucker/Chan plus soudé que jamais, attachant, d’autant plus lors du célèbre bêtisier en fin de film, tentant de rehausser le niveau de cette œuvre reposant sur leurs épaules. C’est moins drôle, ça fait trop français, ça manque d’âme, ils ne pourront rien y faire.
-Au cas où on te l’aurait pas remarqué, ces mecs ont essayé de me tuer. Je suis couvert de merde et des policiers français m’ont botté le cul avec des pages jaunes.
-On a de la chance de pas être à Hong-Kong, là-bas, les annuaires font le double.
Everybody was kung-fu fighting
Hormis la rencontre hilarante entre notre duo et un maitre Chinois, et un interrogatoire avec un assassin Quebecois (seuls et uniques passages véritablement drôles), les blagues vaseuses (Roman Polanski et son annulaire répugnant), l’exagération du jeu des acteurs français, le trop plein de bêtises propre à la comédie Française, l’âme de Rush Hour lentement mais surement disparait.

Et puis il y a Noémie Lenoir, la PIRE erreur de tout le casting. Vous allez la détester notre pseudo racaille insultant presque l’image de la femme française. L’ancienne mannequin (qui ne manque pas de nous le faire remarquer avec toute sa garde robe changeant à chaques séquences), inexpressive, froide comme pas permis affichant son air de fausse vilaine fille pas crédible pour un sous, patauge comme à son habitude au point de ruiner une bonne partie du film comme tiens…Marion Cotillard dans Dark Knight Rises.
De tous les nouveaux personnages, seul Yvan Attal interprétant George, chauffeur de taxi haïssant les Américains, arrive à donner un semblant d’intérêt au film de par son évolution au cours de l’histoire. Et lui, il en fait moins des caisses que ces partenaires. Rush Hour 3 marquera par ailleurs le retour de la petite Soo Yung de Rush Hour 1 (hélas, on a changé d’actrice) et son papa l’ambassadeur Han interprété par Tzi Ma.
Rush Hour, c’était son duo mémorable et ses scènes d’action. Sur ce point, on a un poil perdu au change. Les années auraient-elles eu raison de toute l’équipe de cette franchise ? Les scènes d’action sont trop courtes, peu nombreuses, moins spectaculaires, certes énergiques, violentes et plus sérieuses, MAIS moins originales que l’avaient été celles des deux premiers Rush Hour.
Qu’est-il arrivé à Jackie Chan? Perte de créativité? Pour couronner le tout, lors d’une scène, Brett Ratner a osé coller notre acrobate dans du fond vert, LE truc dans lequel l‘acteur avait toujours promis de ne pas être. Indigne de ses performances et exploits. Seule scène sympathique et logique: son affrontement dans la Tour Eiffel contre Kiroyuki Sanada (Ujio du Dernier samouraï) à coup de Katana. Les amoureux de ce type de séquences seront, juste pour ça, au moins ravis d’avoir vu ce film.
-Je voudrais savoir si je peux être votre chauffeur à plein temps et gratuitement ?
– Pourquoi tu nous proposes ça ?
– Parce que c’était du délire, aujourd’hui. Les flingues, les fusillades ! Ça y est, je comprends ce que c’est d’être Américain. S’il vous plaît, je vous en supplie, Laissez-moi être votre chauffeur. Laissez-moi tuer quelqu’un, ce soir !
Au final, à cause d’un trop plein d’imperfections, Rush Hour 3 perd de son charme après 25premières minutes donnant bon espoir pour la suite. On se dit que si c’était pour dénaturer l’esprit propre à la franchise en les collant en France, le pays le plus détestable de tout le cinéma, il ne fallait pas faire revenir Jackie Chan et Chris Tucker pour un troisième opus. Humour pesant au point d’en devenir inexistant, clichés multiples, guests affligeantes, seul le duo et quelques scènes d’action relèvent le niveau de bêtises de cette suite pas du tout au rang des deux premiers opus. Mieux vaut s’arrêter au 2 et partir sur une bonne note. Si Rush Hour 4 il y a un jour, espérons que toutes les erreurs commises dans le 3 ne se répèteront pas.