A toi vouant un véritable culte à Dirty Dancing, à toi raffolant des histoires de jeunes artistes se battant pour rendre leur rêve réalité, à toi qui aime les musiques pop rock, les histoires d’amour et les décors américains, David McNally te propose de suivre Violet Stanford dans un film où les musiques sont entrainantes et les déhanchés enflammés. Bienvenue au Coyote Ugly. Oublies pas, l’eau, c’est pour les blaireaux !
Fiche technique
Réalisé par David McNally
Genre : Musical, Comédie dramatique, Romance
Film Américain
Durée : 1h37 environ
L’histoire
Violet, jeune auteur-compositeur vivant aux cotés de son père dans le New Jersey, décide de tout quitter pour tenter sa chance à New York et devenir chanteuse. Faute de succès auprès des maisons de disques, elle accepte de travailler dans un bar où les barmaids sont un peu…spéciales. Prêt à vous trémousser et chanter sur le comptoir?
Ici on ne parle pas danse, on parle chant
Nanar, mièvre, formaté, pété de stéréotypes typiquement américain, il y a des films comme ça qui ne passent pas aux yeux de certains spectateurs. Pour d’autres, une sorte de conte de fée moderne comme Coyote Girls, ça leur parle, ça les touche. Dieu seul sait à quel point les rêveurs et sensibles ont besoin de voir des films où notre héros, à force de détermination et de courage, finit par remporter le combat contre l’injustice et celles et ceux qui pensaient que réaliser ses rêves, c’était impossible. Et si le public visé n’était pas celui qu’on croyait ?
Staying Alive, Flashdance, Billy Eliott, New York Melody, tant de films musicaux donnant force et courage de se battre pour réaliser ses rêves. Violet, l’héroïne de notre film, fait officiellement partie de la bande de ces personnages inspirants. Coyote Girls, croisement entre Flashdance et Cocktail, c’est du film 100% girly assumant son statut. Le parcours d’une jeune femme campagnarde timide découvrant la grande ville, on a déjà vu ça, mais quand on a un personnage sympathique, une bonne histoire et une bonne BO, ça change tout !
Sans artifices, maquillage discret, une personnalité où bienveillance, pureté, et un brin de naïveté accentuent son coté déjà attachant, Violet, interprétée par Piper Perabo gagne en moins d’une minute chrono nos faveurs. C’est officiel, nous prendrons grand plaisir à suivre les aventures de cette jeune fille coincée finissant par s’assumer et se dévergonder…un peu. Elle qui n’était qu’une serveuse dans une pizzeria vivant aux cotés de son papounet incapable de se débrouiller seul, va prendre un risque, abandonner sa vie pépère, sa meilleure ami, et partir pour la grande pomme réaliser son rêve : devenir auteur-compositeur.
Là bas, dame réalité ne se fait pas prier et nous fera tous retomber dans la dure réalité de la vie. New York, en clair, les grandes villes, ça craint du boudin. Dans un monde de requins, vous avez tout intérêt à en avoir suffisamment dans le pantalon si vous voulez réussir dans la vie. Logeant dans un appartement tout miteux, enchainant les refus des vilaines secrétaires aigris des maisons de disques, Violet, ne lâche rien. Elle trébuchera, se relèvera. Coute que coute, elle sera auteur-compositeur, même si ça doit prendre du temps. Pour pouvoir rester dans son appart et manger à sa faim, il va lui falloir trouver un job.
Par un concours de circonstances, pile au moment où elle allait abandonner, elle pose sa candidature pour un emploi de barmaid dans un bar. Le Coyote Ugly, ce n’est pas un bar comme les autres. Au Coyote Ugly, les barmaids à la tenue sexy mettent l’ambiance en dansant sur le comptoir et participent quelques fois à des concours de tee-shirt mouillé pour inciter les clients à consommer. Les danses, elles doivent être sexy en vue d’une clientèle majoritairement masculine.
Violet, innocente, coincée comme pas deux, préférant qu’on chante ses chansons plutôt que de les chanter, va devoir s’adapter et revoir totalement son look et sa façon de se comporter. Elle ne fait certes pas encore le métier qu’elle voudrait, être barmaid au Coyote Ugly va lui permettre de s’endurcir, le tout, en évoluant au sein d’un groupe de filles qui elles aussi ont galéré dans le passé. Quelques jours plus tard, elle devient une véritable vedette au point de se dire que finalement, son rêve, elle va le mettre de coté. Barmaid au Coyote Ugly ça paye bien. Une parfaite zone de confort pour elle. Va-t-elle définitivement mettre un terme à son envie de devenir auteur-compositeur ?
-C’est quoi cette boursouflure ?
-Le four à pizza. A force de me bruler dessus pendant 4 ans tous les jours.
-Quelle misère. C’est quoi ton nom ? Cendrillon ?
Du film 100% girly qui donnait la patate
Ne pensez pas une seule seconde au film musical mêlant danses érotiques et scènes de nue. Coyote Girl, c’est du film soft pour midinettes et grands dadais….comme moi, raffolant des contes de fée modernes. Les danses y seront sensuelles, nerveuses, mais soft. Au passage, vous apprendrez qu’être Coyote girls, c’est tout un art. Etre vive et rapide, apprendre à manier les bouteilles tout comme Tom Cruise dans Cocktail, maitriser la situation vis à vis des clients capables de violence et d’abus.
Sacré job pour une jeune fille simple et gentille !
Sur son chemin, Violet, fera la rencontre d’un jeune homme : Kevin. Un élément logique pour œuvre formatée pour les girls. Parce que les bad boys ou mecs paumés, ça a toujours son petit effet, Coyote Girls propose un futur petit copain séduisant, débrouillard, beau parleur, et rebelle au grand cœur. La petite histoire d’amour naissante entre nos deux tourtereaux est mignonne à croquer et bien que nous soyons une énième fois face à une histoire d’amour cucul de chez cucul, il faut dire que l’alchimie entre les deux acteurs marche.
La difficulté de se vendre en tant qu’artiste, voila l’une des surprises que réserve Coyote Girls. Nous sommes à des années lumières de l’image simpliste que donnent l’affiche et le synopsis de notre long métrage. Coyote Girls se veut réaliste quitte à se contredire avec son happy end qu’on a deviné au bout d’un quart d’heure. Dans un milieu où la concurrence est rude, où chacun et chacune doit survivre aux échecs, jugements et coups bas, dans un monde où savoir chanter n’est pas suffisant, Coyote Girls rappellera à tous et toutes de garder foi, ne jamais cesser de croire en soi et son destin, persévérer, dépasser ses peurs, garder les pieds sur terre, travailler dur.
Hormis ce point, Coyote Girls ne vous demandera pas trop de réfléchir, juste de vous laisser aller, vous vider la tête, écouter de jolies chansons entrainantes et pleines d’espoir, tout en suivant l’évolution d’un personnage appréciable, angoissée à l’idée d’interpréter ses chansons en public. Ses erreurs, ses doutes, ses craintes, ses peines, ses joies, toutes ces petites choses humaines permettent de s’identifier au personnage. Ai-je oublié de mentionner la participation de John Goodman dans la peau d’un papa pantouflard surprotecteur et d’une Maria Bello en propriétaire bad ass à souhait ?
-Navrée de te décevoir mais je ne suis pas chanteuse, je ne suis qu’auteur. Je panique quand je monte sur scène.
-Ouai mais si jamais un jour le sort de l’humanité tout entière dépendait de ta voix ?
-Là d’accord, s’il suffisait que je chante pour sauver l’humanité… je ferais une exception.
Au final, qu’importe que Coyote Girls soit prévisible, stéréotypé, et un peu nunuche. A travers l’histoire de son personnage principal, ses musiques et son humour, il nous a inspiré, motivé, a réchauffé notre cœur et nous a donné une sacré patate à coup de musiques country et pop rock. Rien d’extraordinaire et pourtant, il fait parti de mes petits plaisirs coupable.